Aide alimentaire : une chaîne où chaque maillon doit être solide

Aide alimentaire : une chaîne où chaque maillon doit être solide

16 février 2021 Non Par Annick Puvilland

Président de la Banque alimentaire durant neuf ans, Gilles Bollard explique les rouages d’une organisation qui permet à des milliers de personnes en précarité de se nourrir.

 « Il existe trois grands réseaux d’aide alimentaire dans l’Ain : les Restos du cœur, le Secours populaire et la Banque alimentaire, qui est un peu le grossiste d’une cinquantaine d’associations comme la Croix-Rouge, Alfa3a, Tremplin, le Secours catholique et bien d’autres, et de CCAS, de plus en plus nombreux depuis la crise sanitaire. Nous fournissons aussi des denrées de première nécessité comme des produits d’hygiène : savon, dentifrice… » rappelle Gilles Bollard, président de la Banque alimentaire jusqu’en 2020.

Consolider la chaîne alimentaire

Approvisionnement, stockage, distribution :

« La chaîne ne doit jamais se rompre, pas un maillon ne doit manquer. On l’a bien vu avec la crise du Covid-19. Sur l’Ain, le collectif “L’Ain pour l’autre“, sous le pilotage de la DDCS* appuyée par le Département, a montré sa pertinence. Il a montré également les points faibles de la chaîne, notamment la distribution aux bénéficiaires.
Deux vœux, si je puis les formuler : que les CCAS, par définition proches des bénéficiaires, s’organisent pour consolider le maillage associatif rural, et que les communautés de communes viennent enfin aux côtés du Département et de la DDCS nous aider financièrement. »

Chaque année, la BA 01 collecte plus de 1 000 tonnes de denrées, redistribuées ensuite par les associations et structures locales auprès des bénéficiaires de l’aide alimentaire, ayant ainsi permis d’aider en 2020 plus de 10 000 personnes. « Environ 700 t viennent de la ramasse effectuée du lundi au vendredi auprès des GMS**, le reste venant de la collecte nationale annuelle, qui aura lieu cette année le premier week-end d’avril, et du FEAD, le Fonds européen d’aide aux plus démunis, dont l’aide ne faiblit pas. »

Anti-précarité et anti-gaspi

Diversifier les sources d’approvisionnement

Face aux besoins croissants et à la tendance à la baisse de la ramasse, la BA 01 agit : « Le constat, déjà avant la crise, d’une baisse de la quantité et de la qualité des denrées de la ramasse auprès des GMS, avec un très fort taux de déchets, surtout dans les fruits et légumes, qui oblige à un tri pré-distribution important, nous a amené à chercher d’autres sources d’approvisionnement : les producteurs et industries de l’agroalimentaire, les plateformes logistiques comme celle de Super U à Saint-Just, qui ont aussi des surplus, avec des produits de très bonne qualité, des lots ayant des défauts sur l’emballage … »

L’heure de la solidarité

L’heure est aussi à la solidarité entre les Banques alimentaires de la région : « L’expérience de mettre en place un camion frigorifique (actuellement en location) permettant des échanges, par exemple pour répartir un don de 35 palettes de tomme de Savoie, a été très probante. Le projet est de la pérenniser, en achetant deux camions, un basé sur l’est de la région, l’autre sur l’ouest, et d’embaucher un prospecteur-répartiteur. »

Et un peu d’huile de coude

Autre action pour aider plus et lutter contre le gaspillage : l’atelier de transformation lancé avec Tremplin en 2019. Les denrées difficilement distribuables, telles que de gros quartiers de viande ou des produits frais à consommer rapidement, sont cuisinées en fin de matinée afin de fournir des repas aux structures d’aide et d’hébergement.

* Direction départementale de la cohésion sociale
** grandes et moyennes surfaces


La BA 01 en chiffres

  • 1 000 t de denrées collectées par an
  • 10 182 personnes aidées en 2020
  • 105 bénévoles
  • 4 salariés

Pour en savoir plus


Article d’Annick Puvilland

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